Souvent, lorsqu’une entreprise lance un projet de transformation, le pôle architecture d’entreprise en profite pour changer son modèle monolithique afin de le diviser en plusieurs modules applicatifs communicants entre eux. D’un point de vue méthodologique, cela leur permet aussi de passer d’une approche non structurée à une démarche agile.
L’architecture d’entreprise agile au service de la transformation
La première étape de cette démarche agile décrite par Maud Brevet consiste à mettre en place tous les fondamentaux indispensables pour industrialiser la démarche d’architecture d’entreprise dans l'entreprise, et la rendre pérenne. C’est-à-dire que l’équipe d’architecture d’entreprise pose un modèle de valeurs de l’entreprise. Dans le cas d’une entreprise de distribution alimentaire par exemple, elles peuvent reposer sur la qualité, la fraicheur et la variété des produits.
La deuxième étape se concentre sur l’identification des objets stratégiques de l’entreprise, en identifiant les lignes directrices de sa transformation, afin de définir la cible à atteindre. Il s’agit par exemple d’assurer la traçabilité de la marchandise depuis le fournisseur jusqu’à la mise en rayon, ou d’optimiser le suivi et la qualité de sa préparation.
Puis vient la cartographie de l’entreprise, afin de décrire son cœur de métier et sa raison d’être. Constituée de macro-processus – tels que la stratégie commerciale, les ventes, les achats ou encore la production – la démarche permet de revenir à cette carte à chaque phase de la transformation afin de s’y positionner.
Ensuite, l’équipe d’architectes décline la description de ces macro-processus en processus métiers, ainsi que leurs interactions. Et ce afin d’identifier les impacts, les périmètres fonctionnels, ou encore la cohérence de leurs couplages. Par exemple, l’un des périmètres fonctionnels peut être composé des processus : préparer, réceptionner, stocker, expédier, répartir, acheter, transporter, et vendre. Ce découpage fonctionnel permet de définir la trajectoire de transformation par processus métier, de bout en bout.
Les principes d’une approche agile en matière d’architecture d’entreprise
Pour mettre en place une architecture d’entreprise efficace, la meilleure approche consiste à utiliser la méthode agile. Car elle permet de favoriser de nouvelles opportunités métier grâce à la livraison rapide d’applications. A travers son partage d’expérience, Maud Brevet explique comment le pôle architecture d’entreprise recrute alors une équipe Scrum - composée d’un product owner, d’un Scrum master, d’un UX-UI designer, et d’une équipe Scrum. Puis la manière dont il met en place différents processus et outils de travail. Pour garantir le bon déroulement des phases itératives, quelques bonnes pratiques doivent ainsi être appliquées :
- Investissement dans la phase préliminaire pour permettre le passage à l’échelle de la transformation
- Formation en amont des équipes à la méthode agile
- Elargissement du projet de réécriture du système à la prise en compte de la stratégie complète de l’entreprise pour questionner les fonctionnalités existantes et déterminer les plus pertinentes pour le projet cible
- Valorisation des architectes d’entreprise pour mener à bien le projet, car ils ont une connaissance globale de l’entreprise, des applications et des technologies
- Création d’une équipe dédiée pour réaliser le projet cible
- Mise en place d’une gouvernance performante grâce à un schéma directeur clair. Cela permet de garantir un bon alignement entre les métiers et l’IT et d’avoir une vue d’ensemble des impacts et dépendances du projet cible avec les autres projets en cours
La transformation itérative pour le développement applicatif
Une fois la stratégie, les outils, la méthodologie et les équipes mises en place, l’équipe passe à la phase itérative pour le développement applicatif. Il s’agit d’utiliser le plan issu de l’architecture d’entreprise pour en retirer des informations relatives à chaque domaine fonctionnel, afin de travailler sur les différentes phases du projet agile via la méthode Scrum. La stratégie définie est ainsi déclinée durant la phase préliminaire sur les périmètres fonctionnels.
Par exemple, pour le périmètre comprenant la réception de marchandises en plateforme logistique, l’équipe entreprend d’optimiser la réception et de fluidifier les interactions entre services. Puis ils identifient les rôles métiers concernés par ce périmètre, ainsi que les données. Ils vont ainsi voir les utilisateurs clés sur le terrain afin de comprendre l’existant, noter les bonnes pratiques à reporter dans le système cible et identifier les leviers d’amélioration.
La cible est ensuite définie en termes de processus métier, de rôles, de données, d’application et de technologies cibles. Grâce à cette définition du périmètre opérationnel, les équipes Scrum peuvent ensuite enclencher leur travail de développement de produit.
L’architecture d’entreprise, une garantie de réussite des projets agiles
Le témoignage de Maud Brevet atteste que grâce à l’architecture d’entreprise et une méthodologie agile, les entreprises peuvent mener avec succès leur projet de transformation. Mais elles peuvent aussi en profiter pour vérifier que toutes ses fonctionnalités sont cohérentes avec leur nouvelle transformation, et donc avec leur stratégie de groupe.
En effet l’approche de l’architecture d’entreprise permet de transformer les métiers et l’IT pour les aligner sur la stratégie, en fournissant une cible et de trajectoires pour l’atteindre. Et ce, grâce à la mise en place d’étapes stables, à chaque phase de transformation, et en analysant les différences entre l’existant et la cible.
Elle permet aussi de garantir la cohérence du SI, en modélisant des vues globales et détaillées du groupe. Ainsi, les couches métiers et fonctionnelles peuvent être interconnectées avec les couches applicatives et technologique, et avec les données qui leur sont transverses.
Le SI ainsi que sa maintenance sont simplifiés, les impacts minimisés, grâce à la mise en place de modules communicants entre eux ; mais aussi à la flexibilisation et à la mise à l’échelle des volumes de données.
Retrouvez la vidéo de la présentation de Maud Brevet