La CNAF contrôle aujourd’hui 101 Caisses d’Allocations Familiales (CAF), en charge d’une trentaine d’aides : allocations familiales, aide au logement, RSA, ... Le système d’information a subi des changements majeurs au fil des années pour répondre à l’évolution des besoins et supporter les nouvelles technologies : unification du SI en 1999, développement du site internet en 2006, de l’application mobile en 2012. L’application mobile est d’ailleurs devenue le 1er canal pour la réalisation des démarches des allocataires. La transformation du SI doit maintenant s’accélérer et répondre à des enjeux :
- d’économie : par exemple afin de diminuer les tâches à faible valeur ajoutée des agents en favorisant les traitements automatisés
- de qualité de service pour les allocataires, en facilitant leurs démarches : justificatifs récupérés à la source, possibilité d’aller dans la CAF de son choix, interface web plus adaptée…
- d’efficience pour les opérations de la CNAF: traiter les évolutions réglementaires plus rapidement, permettre une meilleure gestion de la fraude, dialoguer avec les partenaires et les autres administrations par APIfication…
Une modernisation du SI et une réduction drastique de la dette technique
En 2016, la CNAF lance un programme de transformation digitale avec les premiers plateaux agiles. L’architecture technique propriétaire « Mainframe » est alors basculée sur des environnements plus scalables, permettant une économie de 20M€/an sur les dépenses de fonctionnement. Un an plus tard, le projet « RSA » a permis d’automatiser la liquidation des droits, augmentant encore les économies réalisées.
La réforme de l’Aide au Logement rend indispensable la refonte de l’architecture IT
Prévue pour 2019, cette réforme implique pour la CNAF de récupérer mensuellement l’aide au logement, l’aide sera donc calculée au plus juste de la situation de l’allocataire. De plus, les données doivent être récupérées à la source, plus besoin de demander des justificatifs aux allocataires.
Le système d’information, aujourd’hui composé d’une architecture maitrisée avec 140 applications nationales, doit donc encore évoluer pour s’adapter aux besoins des métiers : le SI doit basculer dans un univers à la personne (numéro d’allocataire unique vs un numéro par famille), avec des référentiels nationaux et une base de dossier nationale.
Ce nouveau système d’information fonctionnera en parallèle de l’existant pour les autres prestations, et devra remplacer l’ancien SI d’ici 2022, lorsque celui-ci aura été testé et éprouvé sur l’ensemble des applications.
Mise en place d’une gouvernance par les services
Pour ce nouveau système d’information, le front et back office seront indépendants en termes de fonctionnement, de manière à pouvoir améliorer les différents parcours clients sans risque. Le front office a pour vocation à être plus flexible alors que le back office, qui porte les fondamentaux du SI, devra être plus stable et pérenne.
Le service d’intermédiation est une couche d’orchestration des services sous forme d’API. La gouvernance des données s’effectue au travers de la gouvernance des services. Cette gouvernance s’appuie sur un catalogue de services dont la description est gérée dans le référentiel unique de l’outil de MEGA, tout comme l’ensemble des applications de la CNAF. Il y a aujourd’hui environ 300 services et un comité se réunit de façon hebdomadaire pour définir l’évolution de ce catalogue.
En lien avec les processus métier, cette modélisation doit permettre de faire des analyses de risques et analyses d’impacts quant aux choix d’évolution du système d’information. Elle permet également de répondre plus facilement aux exigences de la cour des comptes lorsqu’elle demande ce qui est mis en place en termes de maîtrise du patrimoine applicatif.
Découvrez en vidéo le retour de Fabrice Trouvé, Directeur de la mission d’architecture d’entreprise et de l’innovation de la CNAF, sur les bénéfices d’une démarche d’architecture d’entreprise.