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rraiola
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Pour comprendre ce paradoxe il faut revenir sur les différents modèles d’organisation des directions informatiques dans les entreprises, et s’interroger sur le véritable rôle qui leur est dévolu. En effet si les directions informatiques ont souvent adopté la nouvelle dénomination de direction des systèmes d’information, leur périmètre de responsabilité et d’influence n’a pas pour autant changé. On distingue trois grands types d’organisations, qui correspondent à des niveaux de responsabilité très différents.

Le département informatique : dans ce modèle, le département informatique supporte les besoins opérationnels des utilisateurs, on est typiquement dans une relation « client-fournisseur » sans réelle implication des équipes dans les enjeux business de l’entreprise. La relation entre le département informatique et les utilisateurs n’est pas vraiment structurée.

La direction informatique : on est là dans un modèle intermédiaire, où l’informatique joue le rôle d’une SSII interne opérant dans le cadre d’un catalogue de produits et services qui font l’objet d’un contrat de service. Ses prestations sont le plus souvent refacturées aux différents départements de l’entreprise.

Ce qui caractérise ces deux modèles d’organisation, c’est le manque de proactivité et d’implication des équipes informatiques dans les enjeux stratégiques de l’entreprise. Dans les deux cas, les équipes répondent aux demandes internes, mais ne sont pas force de proposition sur les projets stratégiques de l’entreprise.

La direction des systèmes d’information : ce qui la distingue de la direction informatique, c’est qu’au-delà d’assurer la bonne exécution d’un contrat de service aux utilisateurs, elle est force de proposition pour les projets contribuant à améliorer la compétitivité de l’entreprise. Ceci implique que l’informatique comprend et anticipe les besoins des métiers. Pour ce faire elle doit être présente dans toutes les décisions stratégiques visant le développement de l’entreprise, de l’élaboration du business plan à l’optimisation des processus. Ceci n’est possible que si la DSI gagne en légitimité.

Comme je l’indiquais dans un post précédent, la transformation digitale représente une réelle opportunité pour les DSI, car ils sont les mieux armés pour comprendre les technologies et leur impact potentiel sur les processus métier. C’est pour eux l’occasion d’instaurer un dialogue avec les directions métier et de construire un vrai partenariat qui seul peut bâtir et consolider leur légitimité auprès du comité de direction. Selon Mark Blosh, Research Vice President de Gartner, les DSI peuvent compter sur le support des « Architectes d’Entreprise qui offrent aux CIO des possibilités inégalées pour identifier et récolter ... ».

On voit bien que la perception de valeur est totalement liée au rôle et au positionnement des équipes informatiques dans l’entreprise.

Le département informatique est clairement un centre de coût, dont on ne perçoit pas le retour sur investissement, alors la direction informatique, est un centre de profit, qui propose un service qu’elle refacture aux différents départements, en fonction de leur consommation. Enfin la DSI sera perçue comme un centre de valeur et l’on mesurera sa performance en fonction de sa capacité à contribuer au développement de l’entreprise. C’est en général dans ce type d’organisation que le directeur des systèmes d’information participe au comité de direction et reporte directement à la direction générale.